Je me demande parfois si le fait d'être lucide, qui amène implicitement à regarder la réalité en face malgré qu'elle soit dure, ne contribue pas en même temps à alimenter mon affect dépressif. Cela me fait penser d'ailleurs à une théorie pas trop populaire parce que controversée en psychologie qui s'appelle "depressed realism", qui sous-tend que les gens ayant un affect dysthymique chronique auraient une vision plus réaliste d'eux-mêmes et du monde qui les entoure alors que les gens "normaux" auraient tendance naturellement à embellir la réalité. Oui, cela va à l'encontre de la plupart des théories psychologiques concernant les états dépressifs. Par contre, je crois néanmoins que les gens qui ont tendance à regarder la réalité de façon rationnelle et objective, sans aucunement l'idéaliser, ont effectivement tendance à être plus dépressifs que ceux qui ont cette tendance "naturelle" qu'on la plupart des gens à embellir la réalité par mécanisme de défense.Ouena a écrit :Tu es très lucide Floralie et c'est intéressant d'échanger avec toi.
Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Je crois que tu as mis le doigt sur quelque chose d'important: le manque d'amis. Ce n'est pas irréversible. Ce n'est pas facile non plus. Mais il y a moyen de se faire des amis. Pour ma part je tente de m'inscrire à des cours, il faut trouver quelque chose que tu aime et dans quoi tu es à l'aise et bonne. Je te suggère d'utiliser ton côté rationnel pour résoudre ce problème. Je te comprends d'être dégoûtée par certaines personnes, mais elles ne sont pas toutes comme ça, il faut les trouver ces autres qui sont profondes, sincères et respectueuses. Tu as beaucoup plus d'habiletés sociales que tu crois, maintenant il faut un effort pour aller vers les autres... bon courage!
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Oui, bien sûr, et je suis reconnaissante envers ces personnes qui prennent de leur temps pour me lire et me répondre. Je faisais une réflexion plutôt cynique concernant la société mais je sais pertinemment que rien n'est ni tout blanc ni tout noir.shoshin a écrit :Et pourtant il y a des gens ici qui prennent le temps de te lire et de t'écouter et aussi d'encourager... bref l'humain peut aussi être autre chose tout en étant aussi cel
Effectivement, le manque d'amis me pèse énormément et ce, depuis des années. J'ai tourné et retourné le problème plusieurs fois dans ma tête et je l'ai examiné sous toutes ses coutures avec des psychologues. En plus de mon manque d'habiletés sociales, ma crainte du rejet et ma personnalité pessimiste, il y a un autre obstacle majeur: mon manque chronique d'énergie, qui semble être en grande partie expliquée par un problème de santé physique pour lequel il n'y a pas de remède. Les occasions de rencontrer de nouvelles personnes sont donc très limitées puisque je n'ai pas l'énergie nécessaire pour faire quelque activité que ce soit après mon travail. En fait, j'ai déjà essayé par le passé de suivre des cours et d'aller à des groupes de soutien et déjà à cette époque, même si j'avais plus d'énergie que maintenant, c'était trop pour moi. Quant à mon travail, je ne côtoie pas des gens avec qui je partage des intérêts; ces personnes me paraissent beaucoup trop superficielles ou, du moins, c'est l'image qu'elles projettent. De toute façon, je ne pourrais pas être amie avec des collègues de travail car cela impliquerait de devoir leur dévoiler quelle personne déséquilibrée je suis vraiment, cela pourrait alors finir par s'ébruiter et par me nuire.Ouena a écrit :e crois que tu as mis le doigt sur quelque chose d'important: le manque d'amis. Ce n'est pas irréversible. Ce n'est pas facile non plus. Mais il y a moyen de se faire des amis. Pour ma part je tente de m'inscrire à des cours, il faut trouver quelque chose que tu aime et dans quoi tu es à l'aise et bonne.
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Salut Floralie,
quand je lis tes mots, je n'ai nullement envie de partir en courant... Alors pourquoi tes collègues le feraient-ils? Pourquoi leur dévoiler tes secrets alors que tout ce que ça te demande c'est d'être agréable, de te préoccuper des autres et de leur témoigner de l'intérêt? Tu n'es pas obliger d'afficher ta maladie sur facebook... Et si tu essayais? Peut-être l'as-tu déjà fait sans succès, mais je me pose la question. Je ne te juge pas, loin de là, je me souviens comment j'étais avant.
Comme tu dis, la pensée dichotomique du tout noir tout blanc n'est pas forcément un signe de maturité émotionnelle...
Pour ce qui est de ta fatigue, je te comprends 100%! Je suis comme toi, après ma journée de travail, je suis claquée et incapable pour l'instant de faire quoi que ce soit. Mais il reste la fin de semaine où tu peux sortir un peu, te réserver du temps pour rencontrer des gens. Parfois ça commence simplement par une discussion à l'arrêt du bus, puis un coup de téléphone et hop, une soirée arrosée. Mais il faut parfois donner un petit coup de main au destin et aller au-devant en se mettant dans des situations inconfortables. Et ça, ça se travaille.
quand je lis tes mots, je n'ai nullement envie de partir en courant... Alors pourquoi tes collègues le feraient-ils? Pourquoi leur dévoiler tes secrets alors que tout ce que ça te demande c'est d'être agréable, de te préoccuper des autres et de leur témoigner de l'intérêt? Tu n'es pas obliger d'afficher ta maladie sur facebook... Et si tu essayais? Peut-être l'as-tu déjà fait sans succès, mais je me pose la question. Je ne te juge pas, loin de là, je me souviens comment j'étais avant.
Comme tu dis, la pensée dichotomique du tout noir tout blanc n'est pas forcément un signe de maturité émotionnelle...
Pour ce qui est de ta fatigue, je te comprends 100%! Je suis comme toi, après ma journée de travail, je suis claquée et incapable pour l'instant de faire quoi que ce soit. Mais il reste la fin de semaine où tu peux sortir un peu, te réserver du temps pour rencontrer des gens. Parfois ça commence simplement par une discussion à l'arrêt du bus, puis un coup de téléphone et hop, une soirée arrosée. Mais il faut parfois donner un petit coup de main au destin et aller au-devant en se mettant dans des situations inconfortables. Et ça, ça se travaille.
Le temps ne respecte rien de ce qui a été fait sans lui.
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Oui, faire des choses la fin de semaine si tu ne peux pas la semaine. Comme ca tu aurais la tête moins plein de solitude et plus pleine de préparation mentale à l'activité, ensuite souvenir de l'activité. Ce n'est qu'un pas à la fois que tu vas y arriver. Lâche pas Floralie.
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
C'est rassurant de savoir que je ne te fais pas fuir avec mes réflexions sombresNath2727 a écrit :quand je lis tes mots, je n'ai nullement envie de partir en courant... Alors pourquoi tes collègues le feraient-ils? P

Je reste donc à croire que la plupart des gens ont le droit à des moments de joie et de bonheur et, surtout, ils ont un réseau social qui les soutient. Je vais donner un exemple concret que je vis présentement. Je suis, à mon grand désarroi, en vacances de mon travail pour 3 semaines. Ce n'est pas mon choix d'être en vacances, mon employeur nous oblige à les prendre. Malgré tout le stress et l'épuisement que je vis quotidiennement au travail, je hais profondément être en vacances. Ça n'a rien de bénéfique pour moi, au contraire, ça signifie beaucoup de temps libre passé seule avec moi-même à ressasser mes idées noires. Au moins, au travail, je côtoie des gens même s'ils ne sont pas significatifs pour moi. Et, surtout, j'ai moins de temps pour penser à mes problèmes puisque je dois me concentrer sur mon travail. Alors, je ne suis nullement enthousiaste lorsque vient le temps de partir en vacances, au contraire, ça me crée de l'anxiété. Connaissez-vous d'autres extraterrestres comme moi qui n'apprécient pas les vacances ? En tout cas, moi j'en ai jamais rencontré. Les gens apprécient les vacances puisqu'ils ont en général des projets, comme un voyage ou des activités en compagnie d'autres personnes. S'ils devaient passer leurs vacances dans la solitude totale comme moi, je suis loin d'être certaine qu'ils trépigneraient encore d'impatience. Quant aux voyages, ça fait longtemps que j'ai dû mettre une croix là-dessus, étant donné mon anxiété importante, à laquelle s'est maintenant rajoutée les baisses de taux de sucre sanguin qui me créent une fatigue chronique.
Quant au sentiment d'injustice, je suis consciente que c'est tout aussi insignifiant puisque je sais pertinemment qu'il n'y a aucune justice dans la vie alors pourquoi en demander quand il s'agit du bonheur et du bien-être ? Il n'en demeure pas moins que ça me crée beaucoup de frustration puisque je n'ai jamais le droit à un seul moment de répit ou de bien-être. Mon flot de pensées sombres me hantent sans relâche ainsi que mon sentiment de solitude qui m'oppresse et me détruit littéralement depuis des années. Encore pire, je crois, c'est que je me sens au désespoir et que je ne vois pas d'issue puisqu'il me semble avoir déjà tout tenté sans succès.
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Bonjour Floralie. Tu sais je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris. Moi aussi j'envie beaucoup les autres et je déteste les vacances car j'ai tendance à rester couchée. Moi aussi j'ai l'impression d'avoir tout essayé et j'ai comme un peu abandonné l'idée de changer. Moi aussi je rumine beaucoup de pensées négatives et je me sens inapte. Ensemble on peut essayer de réfléchir à quoi s'accrocher...
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Merci de ton support, Ouena, cela me fait chaud au coeurOuena a écrit :Bonjour Floralie. Tu sais je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris. Moi aussi j'envie beaucoup les autres et je déteste les vacances car j'ai tendance à rester couchée. Moi aussi j'ai l'impression d'avoir tout essayé et j'ai comme un peu abandonné l'idée de changer. Moi aussi je rumine beaucoup de pensées négatives et je me sens inapte. Ensemble on peut essayer de réfléchir à quoi s'accrocher...

Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Salut Floralie,
non, tu n'es pas la seule à haïr les vacances: moi aussi et je te parle pas des fins de semaine... En vacances, si je n'ai pas un voyage de prévu, je tombe devant une grande feuille blanche, je n'arrive pas à m'imaginer ce que font les gens normaux qui attendent leurs vacances avec impatience. Moi, je capote un peu, au début. Mais depuis que je prends mes AD, ça va quand même mieux. Avant, j'étais horriblement angoissée à l'idée de sortir de ma routine de travail.
Et je crois que quand on souffre, il est normal que la frustration se mette de la partie et qu'on en finisse par envier les autres, les "normaux", ceux qui ne semblent jamais de mauvaise humeur ou ceux qui affichent leur bonheur sur Facebook. Heureux comme dans une pub de bière... Mais on n'est pas dans leur tête, si ça se trouve ces gens que tu envies ont plein d'angoisses, de stress, de vide et d'émotions négatives dans leur coeur mais ils font exactement ce que tu fais' ils le camouflent du mieux qu'ils peuvent...
non, tu n'es pas la seule à haïr les vacances: moi aussi et je te parle pas des fins de semaine... En vacances, si je n'ai pas un voyage de prévu, je tombe devant une grande feuille blanche, je n'arrive pas à m'imaginer ce que font les gens normaux qui attendent leurs vacances avec impatience. Moi, je capote un peu, au début. Mais depuis que je prends mes AD, ça va quand même mieux. Avant, j'étais horriblement angoissée à l'idée de sortir de ma routine de travail.
Et je crois que quand on souffre, il est normal que la frustration se mette de la partie et qu'on en finisse par envier les autres, les "normaux", ceux qui ne semblent jamais de mauvaise humeur ou ceux qui affichent leur bonheur sur Facebook. Heureux comme dans une pub de bière... Mais on n'est pas dans leur tête, si ça se trouve ces gens que tu envies ont plein d'angoisses, de stress, de vide et d'émotions négatives dans leur coeur mais ils font exactement ce que tu fais' ils le camouflent du mieux qu'ils peuvent...
Le temps ne respecte rien de ce qui a été fait sans lui.
Re: Mon journal: Mélancolique solitude et amère lassitude
Ça ne va pas du tout pour moi côté anxiété, dépression et santé physique. En plus d'un mal de vivre constant, j'ai également de l'anxiété généralisée avec trouble panique avec agoraphobie, en plus d'une forte tendance à l'hypocondrie. Or, pour rajouter à ma vie merdique, je fais des hypoglycémies plusieurs fois par jour, qui viennent nécessairement avec tout un tas de malaises plus désagréables les uns que les autres: une fatigue intense et constante, des coups de fatigue et de somnolence, des faiblesses avec la sensation que je vais m'évanouir, du brouillard dans le cerveau avec incapacité de me concentrer et de réfléchir à certains moments, sommeil entrecoupé et non-réparateur, faim quasi-constante jour et nuit. Cela faisait des années que je ressentais de la fatigue importante qui devenait de plus en plus invalidante; j'avais beau en parler à mon md de famille, elle mettait ça sur le compte de mon anxiété, tout comme moi. Or, depuis 6 mois d'enfer, je suis en investigation pour de l'hypoglycémie et avant- hier, j'ai reçu le diagnostic: hypoglycémies sévères. Ce n'est donc pas uniquement dans ma tête tous ces malaises ! Or, les solutions sont très limitées pour régler ce problème, surtout rendu au stade avancé où je suis rendue. C'est décourageant puisque tous les changements que j'ai fait depuis 6 mois dans mon alimentation et dans mon mode de vie ne donnent strictement rien. Je dois rencontrer une nutritionniste la semaine prochaine, j'espère qu'elle pourra m'aider davantage puisque suivre simplement les principes de base alimentaires pour des hypoglycémies légères ou modérées ne suffisent pas.
Je suis découragée; je crains de rester dans cet état lamentable et que rien ne fonctionne. Depuis que j'ai reçu les résultats, je suis en crise d'anxiété continuelle. Je ne parviens plus à fermer l'oeil de la nuit de crainte de plonger dans le coma ou de faire des convulsions. Je n'ose plus sortir de chez moi de peur de m'évanouir. Me geler sur les médicaments ne donnent pas grand chose puisque ça ne fait qu'augmenter le brouillard du cerveau de l'hypoglycémie donc cela accroît mon anxiété. Déjà, ma vie était devenue si limitée en raison de ma fatigue intense, c'est même à se demander comment j'ai fait pour tenir le coup aussi longtemps au travail. C'est sûr que j'ai l'habitude depuis des années de porter un masque devant mes collègues afin qu'ils ne sachent pas à quel point je suis anxieuse alors il suffisait simplement que j'en porte un autre pour camoufler ma fatigue intense ainsi que tous les autres symptômes. Disons que ça devenait de plus en plus difficile, surtout quand je suis dysfonctionnelle une grande partie de la journée parce que je suis en hypoglycémie sévère. C'est ironique, moi qui déteste les vacances (j'ai souvent eu tendance à être malade par le passé quand j'étais en vacances), je ne me sens même pas capable de retourner au travail dans une semaine. Je réalise que je me traînais littéralement au travail depuis des mois. Le fait d'être en vacances fait ressortir l'ampleur de mon état physique et psychologique lamentables. Je me demande si mon mal-être chronique a une influence sur la détérioration de mon état de santé par le biais des hypoglycémies ? Il me semble que de vivre dans un état de désespoir et d'anxiété perpétuel ne doit pas aider.
Je suis découragée; je crains de rester dans cet état lamentable et que rien ne fonctionne. Depuis que j'ai reçu les résultats, je suis en crise d'anxiété continuelle. Je ne parviens plus à fermer l'oeil de la nuit de crainte de plonger dans le coma ou de faire des convulsions. Je n'ose plus sortir de chez moi de peur de m'évanouir. Me geler sur les médicaments ne donnent pas grand chose puisque ça ne fait qu'augmenter le brouillard du cerveau de l'hypoglycémie donc cela accroît mon anxiété. Déjà, ma vie était devenue si limitée en raison de ma fatigue intense, c'est même à se demander comment j'ai fait pour tenir le coup aussi longtemps au travail. C'est sûr que j'ai l'habitude depuis des années de porter un masque devant mes collègues afin qu'ils ne sachent pas à quel point je suis anxieuse alors il suffisait simplement que j'en porte un autre pour camoufler ma fatigue intense ainsi que tous les autres symptômes. Disons que ça devenait de plus en plus difficile, surtout quand je suis dysfonctionnelle une grande partie de la journée parce que je suis en hypoglycémie sévère. C'est ironique, moi qui déteste les vacances (j'ai souvent eu tendance à être malade par le passé quand j'étais en vacances), je ne me sens même pas capable de retourner au travail dans une semaine. Je réalise que je me traînais littéralement au travail depuis des mois. Le fait d'être en vacances fait ressortir l'ampleur de mon état physique et psychologique lamentables. Je me demande si mon mal-être chronique a une influence sur la détérioration de mon état de santé par le biais des hypoglycémies ? Il me semble que de vivre dans un état de désespoir et d'anxiété perpétuel ne doit pas aider.