Je tiens à souligner que mon sujet n’est pas scientifique du tout et que tout le monde peut y participer (et j’espère que vous allez participer!).
Bonne lecture!
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Le sujet implique principalement les éléments suivants :
- le trouble de personnalité limite/borderline (TPB ou BPD)
- le contre transfert
- les étudiants en intervention et les jeunes intervenants
- mes émotions face à ce sujet (Bah je l’ai dis que ça va manquer d’objectivité lol)
Recevoir un diagnostique en santé mentale n’est certainement pas facile à accepter malgré qu’il peut être rassurant de mettre un nom sur un mal qui persiste depuis des années. Bien qu’être étiquetté n’est définitivement pas plaisant pour personne, recevoir un diagnostique de trouble de personnalité limite est devenu pratiquement une insulte pour le patient. Lorsque j’ai commencé mes cours à l’université, j’ai été surprise de voir à quel les étudiants, mais aussi les enseignants, ont une mauvaise imagine/opinion des patients souffrants d’un TPL. Je suis sortie de classe parfois blessée, parfois fâchée, et même découragée à cause des commentaires négatifs que j’ai entendus dans mes cours. On prépare les futurs intervenants comme des fantassins qui vont à la guerre. Pire, on les bombarde de publications sur le contre transfert semble inévitable avec ce type de patient. Ils sont tellement préparés à voir le pire qu’ils sont déjà sur ‘’leur garde’’ avant même de connaître le patient. Voici un exemple de lecture qui m’a semblé un peu exagéré.
Imaginez le jeune intervenant qui débute sa carrière et qui lit ceci. Il n’a même pas la chance de faire sa propre opinion. J’ai même trouvé un témoignage d’un clinicien parlant de sa propre expérience avec une borderline dans un livre intitulé ''Management of countertransference with borderline patients''Catnip a écrit : In the course of conducting seminars throughout the country on the treatment of borderline patients, we have been stuck by the ravages of countransference in mental health professionals who treat borderline patients. The personal and professional who lives of those clinicians are affected in an extraordinary way. Some clinicians describe being ‘’driven crazy’’ by such patients. Others feel their personal lives have been so invaded that they must tell their children not to answer the telephone when it rings. Still others have vowed never to treat another borderline patient because ‘’they simply can’t take it anymore’’
Heureusement, un plus tard dans son livre il a réussi à introduire un passage plus positif…Catnip a écrit : I feel used/manipulated/abused and at the same time I feel responsible for her feelings of rejection and threats of suicide, or feel made to feel responsible for them because I don’t have time for her, and I don’t choose/cannot be always available as a good object, nor as a stand-by part object.
She has hooked me into thinking love/friendship will heal her, as if there is nothing wrong with her, but that it is all of the people in her life who are the problem. Then I come up with fatherly friendship, and her control begins. She tells me, in different ways, that I am different than the others. And just when I’m basking in ‘’good objectivity’’, she really begins to control me by telling me that I’m just like the rest, I don’t care: ‘’I see you looking at your watch. I know you want to leave. I know you have a life out there. It will be a long night. You don’t care. Nobody cares’’.
Catnip a écrit : They make us ‘’come alive’’ in a specific way that heightens our awareness much like the experience of driving over a mountain pass on a narrow, two-lane road without a guard rail. Because they are so sensitive to the therapist’s choice of words and nonverbal nuances, they are able to evoke a sense of ‘’walking on eggshells’’, as though our margin of error is very narrow indeed. Yet, despite this untoward impact, they somehow become ‘’special’’ to their therapists and inspire a surprising optimism despite a host of pessimistic prognostic signs.
Quoi que je suis 100% d’accord avec cette dernière citation, il est quand même frustrant/blessant de lire ceci. Les psychologues/psychiatres plus expérimentés n’hésitent même pas à dire que
''les patients souffrant d’un trouble de personnalité borderline, ou ceux présentant simplement des traits de ce trouble sont parmi les plus difficiles à traiter.''
Je ne peux nier le problème, je suis une patiente difficile et j’en suis consciente. J’avais une très mauvaise réputation à l’hôpital pour enfant… J’ai réussis à me faire virer par ma travailleuse sociale et j’ai congédié mon premier psychologue après deux ans de thérapie. Ma réputation m’a suivi jusqu’à ma récente évaluation psychiatrique. Ça m’a fait mal de lire ce commentaire et je ne peux m’imaginer ce que mon psy doit écrire après chaque séance. Je suis triste de constater que le mot ‘’borderline’’ est devenu tellement négatif que la majorité des publications sur le contre transfert concerne les personnes souffrant d’un TPL. Et si le mot/diagnostique ‘’borderline’’ n’existait pas ?
Qu’en pensez-vous ? Est-il légitime d’avoir une aussi mauvaise réputation auprès des intervenants ? Est-ce que vous croyez que les TPL devraient consulter uniquement des intervenants spécialisés dans la matière ou bien elles doivent continuer à consulter des professionnels qui selon eux ‘’nous’’ sommes une clientèle très difficile à traiter, voir même ‘’intraitable’’. Comment vous voyez le phénomène ?
Je vous laisse sur une citation qui m’a fait sourire.
CatnipsCatnip a écrit : ‘’Borderline’’ is not an inherently insulting word. It became one because of the intense anger, despair, and hopelessness that therapists so often feel in the course of treating these clients.