Très contente de te lire aussi Ouena
La rencontre avec mon père s'est plutôt bien passée. Je pense que les nombreux mois de recul/distance ont amené du bon, malgré le difficile de part et d'autre (je manque à mon père et de mon côté, les sentiments de culpabilité et d'impuissance ont été prenants par périodes). Je vois qu'il arrive à s'organiser avec ses affaires, même si je sens le tout lourd pour lui. Il semble aussi accepter et mieux s'intégrer dans son milieu de vie (les contacts sociaux sont difficiles pour lui, c'est un "jaseux", mais il a énormément de difficultés à tenir compte de l'autre... il parle beaucoup et est très très rigide... quand quelque chose ne fonctionne pas à sa manière, il s'énerve rapidement, ce qui se répercute dans ses relations).
De mon côté, j'ai tendance à bloquer, à figer... Durant la discussion, ma psychologue est intervenue pour lui faire remarquer que quelque chose se passait pour moi (il ne perçoit pas le non-verbal). Ça l'a rendu attentif et j'ai pu pour la première fois depuis... des années ??? et des années ??? glisser un mot sur ce que je vis !!! C'est aussi très compliqué de suivre mon père quand il parle, il saute souvent du coq-à-l'âne et ne pense pas du tout à contextualiser. Je suis la personne qui arrive le mieux à traduire ses cheminements de pensée, mais cela me fatigue beaucoup (quand il discute ou monologue avec autrui, souvent je me retire pour ne plus me mettre en mode "traduction"). Ma psy pense qu'il a un trouble du langage. Il est suivi d'un point de vue médical (comme beaucoup de personnes âgées, il est en perte d'autonomie et a de nombreux pbs de santé), mais il a refusé les soins, l'aide pour son moral (travailleuse sociale, etc.).
Je pense être en mesure de recommencer à lui rendre visite à l'occasion. Je vais devoir tout de même penser à limiter le temps passé avec lui (courtes visites). Et continuer mon travail avec ma psy pour arriver à mieux fonctionner quand il y a de la colère, de l'énervement ou des reproches larvés (difficile pour moi, car je ne les perçois pas sur le coup, mais en ressens les effets... c'est après coup, avec un délais, que je les perçois). Ce travail fait également resurgir des traumas, donc on avance sur ce chemin prudemment (en dosant).
(suite au prochain message...)